Pourquoi le bras de mer séparant deux îles de l’archipel des Marquises, en plein océan Pacifique, est-il nommé sur les cartes “Canal du Bordelais” ? Que va chercher sur ces rivages du bout du monde, au tout début du XIXe siècle, l’équipage d’un trois-mâts marchand parti du port de la Lune ?
Quand son navire met l’ancre dans la baie de Taiohae, Alban, jeune mousse en rupture familiale, est ébloui par la rencontre avec une civilisation dont les valeurs et la puissance sont aux antipodes de la sienne. Dans les tribus de l’île de Nuku Hiva, la vie quotidienne, sous la protection de l’infini peuple des dieux, est inchangée de mémoire d’homme. Mais, le temps d’une escale, chacun prend peu à peu conscience des bouleversements dont ce nouveau contact est annonciateur.
Rien de plus dur que de résumer un livre puisque tout y est nécessaire, indispensable, utile…
Il y a ici, dans ce résumé des “Marquises”, l’idée essentielle, que ce livre est une somme, la somme des évènements divers d’une seule et même vie, livres lus, amours vécues, recherches faites, pensées apparues, villes aimées, au début une rupture fondatrice…
On s’étonne de rencontrer un sosie, quelqu’un de trop semblable. On s’émeut aussi et on s’inquiète, en écrivant un livre, de recommencer, de répéter quelque chose qui aurait déjà été écrit, dit… Contradiction.
Il n’y a pas deux visages pareils, il n’y a pas deux livres pareils; chaque livre, s’il est sincère, comme chaque visage, s’il est ouvert (et on le sent) est le reflet d’une vie, la manifestation d’un vécu, d’une expérience unique… Il est exceptionnel de rencontrer deux visages semblables, deux corps semblables; il est exceptionnel de croiser deux livres semblables. Il y a toujours quelqu’un de nouveau à connaître; il y a toujours un livre nouveau à lire… Pas n’importe où, pas n’importe quand… Richesse!