Extrait de texte :

“Les ombres lui firent signe de les suivre et il leur emboîta le pas. Une sorte de fièvre semblait habiter les silhouettes nombreuses qui se pressaient sur l’étroit chemin. Les torches éclairaient fugitivement une branche, une chevelure, un visage strié de tatouages, le tressage d’une vannerie. Au loin, résonnaient les battements graves des tambours, comme ceux d’un cœur exhumé des profondeurs du corps de l’île, dans des éclaboussements de terre noire et des craquements de racines.”

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One Response to “”

  1. DL says:

    La poésie est là. C’est ce qui anime souterrainement le lecteur qui voit d’abord l’aventure, puis les signes et l’humain…
    “La chair est triste hélas et j’ai lu tous les livres.
    Fuir! Là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
    D’être parmi l’écume inconnue et parmi les cieux!
    Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux,
    Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe,
    O nuits! Ni la clarté déserte de ma lampe
    Sur le vide papier que la blancheur défend,
    Et ni la jeune femme allaitant son enfant.”
    (Mallarmé, Brise marine)